Le télétravail s’est imposé ces dernières années comme une modalité de travail incontournable. La question est donc d’identifier les impacts du télétravail sur la santé et la QVT (qualité de vie au travail) ( https://www.anact.fr/kit-associer-teletravail-et-qvt )?
L’ergonomie de l’activité nous aide à comprendre les enjeux et ainsi à agir.
Des bénéfices évidents… mais aussi des défis
Le télétravail offre plusieurs avantages :
- Moins de temps perdu dans les transports ;
- Plus de flexibilité dans l’organisation ;
- Meilleur équilibre vie pro/perso ;
Cependant, il peut aussi générer (https://www.youtube.com/watch?v=LKnjavuzqIE) :
- Isolement social et professionnel ;
- Difficulté à séparer vie privée et vie professionnelle ;
- Risques accrus de sédentarité ;
- Fatigue visuelle ou troubles musculosquelettiques liés à un poste de travail mal aménagé ;
- Charge mentale liée à la gestion de l’autonomie et aux interruptions multiples.
L’importance d’un poste de travail adapté
Travailler de chez soi ne doit pas signifier négliger les principes élémentaires d’installation d’un poste de travail.
L’ergonomie en télétravail passe par la sensibilisation des salarié·es et la préconisation de matériel adapté (investissement par l‘entreprise ?) : https://www.youtube.com/watch?v=lBNDPQDtytM
Des impacts sur la qualité de vie au travail
Le télétravail modifie les modes d’interaction et la communication. Il est essentiel d’instaurer des rituels, d’assurer un bon accompagnement managérial, et de veiller à la prévention des risques psychosociaux.
L’ergonomie, au sens large, intègre ces dimensions pour préserver la santé physique, mentale et sociale.
Mais, pourquoi le télétravail ?
Au cours d’interventions sur la mise en place du télétravail, il est apparu que certaines demandes de télétravail pouvaient être motivées par une volonté d’échapper à une ambiance de travail dégradée, à des tensions hiérarchiques ou à des conflits entre collègues ( https://bdergonomie.com/temoignages-nos-retours-d-experience/ ). Or, en tant qu’ergonome de l’activité, il est important de rappeler que le télétravail n’est qu’une organisation possible du travail. Elle ne doit pas être utilisé comme une stratégie d’évitement. En effet, cela risquerait de masquer des dysfonctionnements organisationnels ou relationnels. Ces derniers méritent d’être traités en présentiel ( https://shs.cairn.info/revue-le-journal-de-l-ecole-de-paris-du-management-2014-1-page-9?lang=fr ).
Le travail réel montre que ces situations non résolues peuvent ressurgir sous d’autres formes (perte de sens, démotivation, repli). Avant d’accorder le télétravail, il convient donc d’analyser les causes sous-jacentes de la demande pour garantir un aménagement durable et adapté tenant compte des tâches réalisables en télétravail sans dégrader le travail des collègues en présentiel.
De même, la mise en place du télétravail ( https://bdergonomie.com/wp-admin/post.php?post=374&action=edit ) nécessite une vigilance accrue sur la préservation du collectif de travail, souvent mis à mal par l’isolement. En effet, les coopérations informelles et les régulations collectives jouent un rôle clé dans la qualité du travail.
En résumé
Le télétravail n’est ni une panacée ni une fatalité. Son impact sur la santé et la qualité de vie dépend largement des conditions pour lesquelles et dans lesquelles il est pratiqué. Avec une analyse du travail et des activités, il peut devenir un levier de bien-être et d’efficacité au service de l’image entreprise, de l’attractivité de l’entreprise et de la fidélisation des collaborateurs(trices).
Cet article est issu de la rubrique : « Ergonomie en action »
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Sources inspirantes
- ANACT (2021). Travail et changement N°376 (https://www.anact.fr/sites/default/files/2023-12/tec-376.pdf)
- Canivenc, S. (20222). Les impacts du télétravail sur la santé : faire la part des choses. Futur de l’industrie et du travail
- Clot, Y. (2010). Le travail à cœur : pour en finir avec les risques psychosociaux. Éditions de l’Atelier.
- INRS (2020). Télétravail, quels risques ? Quelles pistes de prévention – ED6384
Benoît Dahéron
Ergonome et Formateur
Spécialiste en prévention des risques professionnels et organisation du travail
TMS – RPS – QVCT – Usages
Vieillissement et transmission des savoir-faire
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