Témoignages

La demande concerne la prévention des TMS (troubles musculosquelettiques) chez des opératrices faisant du moulage contact (matériaux composites) comme il y a une forte sinistralité avec des pathologies au niveau des poignets (syndromes du canal carpien), ainsi qu’au niveau des coudes et des épaules.

Les analyses mettent en lumière des stratégies différentes dans les techniques de débullage, selon que le travail soit réalisé par des « anciennes » ou des personnes ayant moins de 5 ans d’ancienneté. Ces stratégies et habiletés professionnelles non partagées en interne, mais réduisant fortement les sollicitations articulaires, deviennent un enjeu de développement de la santé.

Outre quelques aménagements à la marge, sur le port de charge de la fibre de verre, la maintenance préventive des roues des moules (réduisant la force exercée lors des manutentions),

 

Lors d’une intervention sur les TMS (troubles musculosquelettiques), l’analyse est guidée par la répétitivité des gestes (prises de la matière première avec les doigts en pinces dans des bacs latéraux), la répétitivité des rotations du rachis et une impression de perte de dextérité au fur et à mesure de la journée notamment en identifiant des chutes de matières premières sur le tapis et au sol. D’ailleurs, la surconsommation de matière première est un réel enjeu pour l’entreprise qui perd de la marge sur chaque produit. L’hypothèse formulée par l’entreprise est que les opérateurs font de la sur-qualité en mettant davantage de grammes que ce qui est prévu.

En affinant davantage les analyses, il apparaît que la perte de dextérité est secondaire. La surconsommation de matière ne concerne que certains produits. En effet, certaines matières premières ne s’agglomèrent pas entre elles et se désolidarisent en avançant sur le tapis, d’où des chutes sur le convoyeur puis au sol.

 

Un projet portant sur la prévention des TMS (troubles musculosquelettiques) fait apparaître de nombreuses flexions du dos avec des reprises de la même charge chez les opérateurs de coulage. En fait, ces derniers travaillent par essai-erreur puisqu’ils ne disposent pas de l’ensemble des informations sur les plans de fabrication ; situation d’autant plus complexe que l’entreprise connaît un fort turnover. Celui-ci empêche le partage de savoir-faire en augmentant la pénibilité qui pousse à la démission. Un cercle vicieux, sans doute alimenté par d’autres éléments.

 

Au sein du collectif, un opérateur approche les pavés (port de charge : 6,5 kg par pavé multipliés par 3, 4 ou 5 pavés portés à la fois) à son collègue qui maintient sa position avec une flexion avant du tronc (au lieu de plier les genoux) pour les poser. Il se redresse en se déplaçant. Cette posture lui évite de plier les genoux 10 fois par minute (soit 4 800 fois par jour).

La volonté de prescrire une bonne posture théorique est inutile, voire dangereuse et ne serait pas suivie.

 

Lors d’une intervention sur des tâches de burinage, il est observé que le corps de l’apprenti « vibre » mais pas celui de ses collègues. L’orientation est donc de partager des savoir-faire pour l’utilisation des outils afin de réduire les vibrations transmises.

La solution technique pour les gros chantiers est rapidement trouvée mais il apparaît que l’accidentologie concerne également les « petits chantiers ». La recherche porte sur le différentiel entre les types de chantier. Les chantiers plus importants sont aussi plus loin. Ce contexte de travail implique une préparation fine des véhicules de chantier en temps « caché » avec une check-list, non écrite, des aléas que les opérateurs pourraient rencontrer sur chantier. Ce travail complémentaire non conscientisé démontre qu’ils prévoient d’autres matériels et matériaux qui, apriori, ne leur seraient pas utiles, sauf en cas d’aléas ; aléas malgré tout très récurrents sur les chantiers (co-activité, encombrement, accès limité au chantier, modification des plans, erreur d’un autre corps de métier …).

A l’inverse, cette stratégie organisationnelle n’est pas développée pour les petits chantiers se déroulant à proximité.

Pour ces chantiers, en fonction de leur taille, la composition des équipes évolue en mixant des personnes n’ayant pas forcément l’habitude de travailler ensemble.

D’un projet initial sur des choix de matériel, l’attention s’est également portée sur des aménagements à réaliser pour que la conjointe du boulanger ayant une pathologie dégénérative puisse poursuivre son travail ; pathologie dont les douleurs invalidantes s’accentuent en fonction de certaines postures, comme l’extension des bras pour saisir le pain sur les étagères.

 

La brioche vendéenne est tressée mais il existe une autre technique de fabrication avec le façonnage de boules de pâte qui sont posées les unes à côté des autres dans les moules. La division des pâtons est automatisée mais pas le boulage qui sursollicite gravement les articulations des poignets avec des rotations courtes et répétitives (1 boulage toutes les 2 secondes).

 

L’enjeu de l’intervention concernait des plaintes liées au port de charges, plaintes pouvant s’entendre comme représentant des facteurs de risque de TMS (troubles musculosquelettiques).

La démarche a été d’agir sur le poids des assiettes tout en aménageant la plonge en ligne pour permettre un glissement des panières de vaisselle du début à la fin afin de supprimer le port de charge manuel.

 

L’évolution architecturale des bâtiments voit se développer la pose de mur-rideau (mur en vitrage), dont les vitrages sont de plus en plus lourds et encombrants.

La solution technique s’oriente vers l’acquisition d’un robot d’aide à la pose de vitrage en identifiant les limites d’utilisation sur certains chantiers (présence d’autres corps de métier, non accessibilité des chantiers …) permettant d’étudier l’équilibre santé-performance au regard de l’investissement à réaliser.

 

L’analyse met en lumière que 70% du temps les approvisionneurs ont les membres supérieurs au-dessus de la ligne des épaules, ce qui représente un fort risque de TMS (troubles musculosquelettiques). La conception d’un véhicule avec un espace de stockage amovible permet de réduire cette contrainte en tenant compte des ajustements à faire en fonction des clients. Pour réduire le risque routier, la conception s’oriente également sur les différents points d’entrée dans le véhicule puisque la livraison ne peut pas toujours se faire du côté droit (côté théorique de stationnement).

 

A la suite de la pandémie COVID 19, l’équipe demande à généraliser le télétravail.

L’intervention sert alors à repérer ce qui est réalisable en télétravail sans report de tâches sur les personnes étant sur site tout en développant les collaborations pour améliorer l’ambiance de travail alors dégradée. Ainsi, le nombre de jours possibles en télétravail par métier et par fonction correspond aux besoins du service tout en prenant en compte des besoins de collaboration.

Une forte pénibilité avec un coût psychosocial sont ressentis par les agents d’entretien qui ont le sentiment de nettoyer sans arrêt les vitres. En effet, les locataires posent les mains sur le vitrage et non sur la poignée pour pousser la porte.

La démarche a été initiée par la recherche de solutions techniques pour réduire les contraintes articulaires lors du nettoyage. Une analyse fine des traces sur les vitres en fonction des portes a permis de démontrer que certaines poignées de portes n’étaient pas affordantes, c’est-à-dire que leur forme ne suggérait pas leur utilisation.

La demande consistait à améliorer le mobilier de bureau. L’analyse a permis de démontrer qu’outre une question de mobilier, il fallait s’intéresser aux caractéristiques du public accueilli. Ainsi, pour mettre en lumière le sens du travail et son sentiment de reconnaissance, les bureaux ont été aménagés en fonction des aptitudes des personnes accueillies. En effet, pour les entretiens avec les personnes ayant une maîtrise limitée de la langue française, l’échange ne se fait pas en face à face mais côte-à-côte pour

 

Plusieurs mois après l’installation d’un nouveau logiciel, la hiérarchie fait face à des plaintes incessantes et elle constate de nombreuses erreurs impactant le versement de dotations financières. L’analyse démontre que les logiciels sont non intuitifs impliquant un cumul de données à stocker en mémoire humaine de travail dont la capacité est limitée en nombres d’informations simultanées. De plus, le travail se fait en bureaux partagés générant de nombreux bruits (déplacements, échanges téléphoniques ou entre personnes, bruits de saisies sur clavier …).

 

Il est constaté que les rippers font certains jours plus de kilomètres que ce qui est prévu et d’autres jours beaucoup moins.

La connaissance de leur territoire d’intervention (circulation routière, démographie, habitude de consommation des usagers et donc de production de déchets ménagers) a permis de développer des stratégies de mise en sécurité pour éviter de faire de la collecte de déchets au moment des entrées scolaires et des arrivées à la crèche. Cette démarche évite ainsi de rencontrer les parents et leurs enfants. Il s’agit d’une mise en sécurité des chantiers de collecte et des personnes.

Quand il n’y a pas le choix, la stratégie de sécurité développée se fait à la voix avec une intonation de plus en plus forte, en fonction de l’approche et de la rapidité de déplacement du riverain (à pied, en vélo …), ce dernier pouvant se mettre en danger lui-même ou générer un risque pour la collecte elle-même.

La collectivité a arrêté l’utilisation des produits phytosanitaires (réduction des expositions à des produits nocifs) rejoignant par la même occasion une dynamique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) au niveau environnemental. Or, au fur et à mesure des plaintes apparaissent pour des douleurs.

 

Les espaces entre les tombes sont en sol sablonneux impliquant la pousse de mauvaises herbes qui sont arrachées manuellement. Pour cette tâche, les flexions du tronc sont frontales étant donné qu’il n’est pas possible de positionner les pieds différemment pour un arrachage latéral. De même, les outils (râteaux, balais) étant trop larges pour ramasser les feuilles des arbres tombées, il y a une augmentation des rotations du poignet pour manier l’outil.