Le secteur médico-social regroupe une grande diversité de métiers. On y trouve des aides à domicile, auxiliaires de vie, éducateurs spécialisés, personnels en établissements pour personnes âgées ou en situation de handicap. Ces professionnels(les) sont confrontés(es) à des contraintes physiques, organisationnelles et relationnelles fortes, où l’ergonomie joue un rôle clé : au-cœur du médico-social, l’ergonomie
Des contraintes physiques importantes
Les gestes répétitifs, les manutentions de personnes, les postures contraintes, mais aussi les déplacements fréquents rendent le travail souvent éprouvant physiquement. Les troubles musculosquelettiques (TMS) sont très répandus dans ce secteur.
L’ergonomie intervient pour adapter les équipements, mais aussi pour repenser l’organisation des tâches afin de réduire les efforts et les contraintes.
Une charge mentale et émotionnelle souvent sous-estimée
Le travail médico-social implique un engagement émotionnel important. La relation d’aide, la gestion des situations complexes, les urgences ou encore la pression du temps peuvent générer une charge mentale élevée.
L’ergonomie prend en compte ces aspects que sont la gestion des rythmes, l’accompagnement des équipes, l’amélioration des communications ( https://bdergonomie.com/formation-les-modules-de-formation/ ).
Une approche globale, centrée sur le travail réel
L’ergonome analyse les activités sur le terrain, avec les professionnels(les). Cela permet de comprendre les contraintes vécues, repérer les tensions, et co-construire des solutions adaptées pour :
- l’aménagement des locaux ;
- la répartition des tâches ;
- ou encore les modes de coordination..
Une approche qui coûte chère … ou un investissement stratégique
Le travail des directeurs/trices est – parmi une myriade de contraintes et d’enjeux – de trouver les ressources humaines pour assurer le travail (charge tendue, absentéisme …). Ainsi, l’intervention d’un ergonome peut sembler secondaire. Or, c’est un levier concret pour améliorer la qualité de vie au travail, réduire l’absentéisme et stabiliser les équipes.
En effet, par exemple, en EHPAD, le taux moyen d’absentéisme atteint entre 11 et 15 % (Drees, 2023). Cela représente près du double de la moyenne nationale. Chaque jour d’absence coûte entre 100 et 200 € à l’établissement (INRS, 2018), sans compter les coûts humains et organisationnels.
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent 87 % des maladies professionnelles reconnues dans le secteur de la santé et de l’action sociale (Assurance Maladie – Risques professionnels, Rapport TMS Pros, 2022)/ Le coût moyen serait de 21 000 € par cas (INRS, « Le coût des TMS », 2017). A contrario, une démarche par une approche en ergonomie de l’activité permet souvent une réduction de 20 à 30 % de l’absentéisme ou des risques de TMS (ANACT, retours d’expérience « TMS Pros », 2019).
En analysant finement le travail réel, l’ergonomie aide à mieux répartir les charges, réduire les gestes contraignants. Cette approche évite le report de charge et prévient les tensions d’équipe. Par ailleurs, ces interventions sont souvent finançables via la CARSAT, l’ARS, le FIPHFP ou l’Agefiph, notamment dans le cadre de la prévention des risques professionnels (INRS, Dispositifs de financement de la prévention, 2024). ( https://bdergonomie.com/actualites/bdergonomie-sens-du-travail-en-creche/ ) – ( https://bdergonomie.com/actualites/bd-ergonomie-sens-du-travail-en-ehpad/ ).
En résumé
Au coeur du médico-social, l’ergonomie… En effet, dans le médico-social, l’ergonomie ne se limite pas à prévenir les TMS. C’est une démarche globale qui vise à préserver la santé physique, mentale et sociale des équipes (et des encadrants-es), tout en améliorant la qualité de service aux personnes accompagnées.
Loin d’être un coût, l’ergonomie est une solution durable pour conjuguer santé, efficacité et attractivité
Cet article est issu de la rubrique : « Ergonomie en action »
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Sources inspirantes
- Falzon, P. (2004). Ergonomie (sous la direction), PUF
- INRS (2021). Les troubles musculosquelettiques ( https://www.inrs.fr/risques/tms-troubles-musculosquelettiques/statistiques.html )
- INRS ; Fiches solutions ( https://www.inrs.fr/publications/fiches-solutions.html#beaute)
- Loriol, M. (2023). De l’analyse des émotions comme risque à la construction de la santé par la coloration collective des affects et des situations », Revue PISTES 25-1
Benoît Dahéron
Ergonome et Formateur
Spécialiste en prévention des risques professionnels et organisation du travail
TMS – RPS – QVCT – Usages
Vieillissement et transmission des savoir-faire
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